La dent noire
D’Yves Reynaud
“Le jour où je suis né, je me souviens. J’étais sur le quai d’une gare, ma valise à la main… Nous étions des milliers le long de cette voie ferrée…”
Spectacle d’intervention, créé pour la manifestation Théâtre et Mémoire, à Armentières en 1996. Il était question de réfléchir sur la pertinence de l’art théâtral à représenter l’irreprésentable.
Petite forme théâtrale conçue pour aller à la rencontre du public et susciter le débat. A été joué plus de 200 fois, en rencontrant des petites communautés de spectateurs à travers la France.
Avec : Olivier Chantraine et Aude Denis. Régie artistique : Vincent Dhelin. Scénographie : François Lestrade. Coproduction : Le Vivat d’Armentières.
“Le jour où je suis né, je me souviens. J’étais sur le quai d’une gare, ma valise à la main… Nous étions des milliers le long de cette voie ferrée…”
Ainsi commence l’histoire d’un homme qui commence par mourir à… 9 ans, poussé sous un train par des miliciens. Il renaît… plus tard expulsé d’un ventre et reconnaît dans le rictus de son père un de ses bourreaux. Victime de l’Histoire, vengeur par le destin.
Comment raconter la mort et la naissance ? Comment représenter l’irreprésentable ? Comment “jouer” la violence des coups et la folie de la vie ?
Un comédien et une comédienne mettent en débat cette confession, ils incarnent tour à tour la parole et la chair de cette contradiction. Ils sont les gardiens fantômes d’un musée imaginaire de l’histoire et de l’homme.
Ils sont frères et soeurs et ennemis à la fois ; ils se disputent, se battent, rient et pleurent comme des enfants abandonnés dans l’amnésie et l’indifférence ; ils “jouent” le match de la mémoire contre l’oubli, ils sont les officiants d’une commémoration du malheur du monde. Joyeusement et gravement, ils continuent ce débat fraternel et essentiel de la condition humaine.
Extraits de presse
La Voix du Nord / Calais
“Ce monologue, Olivier Chantraine et Aude Denis nous le jouent à deux, sur le fil à couper le temps et à débiter les fantômes dans leur petit uniforme de fonctionnaires aux souliers craquants, à la fois gardiens et juges. D’abord muets, ne sachant pas dire l’indicible de l’horreur des camps ou du parricide, puis intarissables, ne sachant plus taire leurs émotions. Vingt minutes d’un spectacle si court qu’à peine entrés, on en est déjà sortis. Comme d’autres, à peine expulsés des trains et aussitôt envoyés à la mort.”
Nord Littoral
“(..,) Le spectacle : “La Dent Noire”, texte d’Yves Reynaud sur la mémoire. Celle de toutes les violences que l’Homme peut commettre, y perdant sur la route toute sa majuscule. Pour symboliser cette violence universelle et atavique, la plus terrible référence en la matière : le génocide juif. “La Dent Noire”, c’est l’histoire d’une naissance, celle d’un être humain qui se souviendrait très précisément de tous les crimes perpétrés dans le monde, de toutes les tueries, de toutes les tortures. Une demi-heure de théâtre à la fois grave et léger, dans le fond comme dans la forme. Une demi-heure pour faire rire, mais pour faire réagir, réfléchir.”
La Voix du Nord / Armentières
“Suggéré plutôt qu’exprimé, en petites phrases courtes, calmement comme un constat, par Olivier Chantraine, ou plus fougueusement, par Aude Denis, ce texte ne laisse personne indifférent. Artifice d’acteurs, la répétition d’une phrase, l’outrance voulue par Aude Denis, l’excès même d’émotion suscité par les comédiens finit par déclencher le rire. D’autant plus violemment que contenu, comme une soupape de sécurité, comme le triomphe de la vie sur la mort, de la joie sur la haine.”
Conditions financières
460 € HT – 1 représentation
3.900 € HT – 10 représentations
Transport du décor depuis Armentières
Déplacements de l’équipe (3 personnes)
Défraiements au tarif syndical en vigueur
Durée du spectacle
20 minutes + débat
Le spectacle peut être joué 2 ou 3 fois dans la même journée
Jauge
50 personnes
Lieu de la représentation
Une salle vide de 30 m2 avec alimentation électrique « standard »
Montage : 1 h ½ avant la première représentation dans le lieu
50 chaises qui seront installées par les soins de la compagnie
Prévoir une salle voisine, fermée à clefs, qui servira de loge, avec de l’eau à disposition pour les acteurs.